#10 🛍️ Les bonnes pratiques commerciales d'un musulman
Si tu vends tes services ou si tu pratiques le commerce, tu as quelques règles à respecter vis-à-vis de notre éthique musulmane🤓...
Qu’est-ce que Finance etik ? 🤔
Assalam o aleykoum,
Bienvenue sur la newsletter Finance etik® dédiée à la finance islamique et aux informations sur les produits ou services licites selon la religion musulmane.
Ici on parle éducation financière et éthique musulmane, donc si ces sujets t’intéressent, laisse-moi te partager de façon simplifiée et avec bienveillance ce que tout musulman doit savoir concernant l’argent et l’usage qu’il doit en faire !
Je suis Malika et je partage ici à la communauté ce que j’ai pu trouver à travers mes recherches et mes formations en finance islamique … et mes trouvailles ont été nombreuses el hamdoullilah !
Suis-nous également sur Instagram où on alimente chaque semaine notre feed de contenu inédit !
Qu’est-ce que la finance islamique ? 🕌
Je t’en parle dans la première newsletter, je t’invite à la consulter :
🗓 A chaque newsletter je te partagerai :
les produits et services “licites” que j’utilise ou que j’analyse
les initiatives de la communauté musulmane pour contribuer à nous sortir du Riba (crédit avec intérêts)
les news en bref du secteur de la finance éthique
🛍️ Tes pratiques commerciales en tant que musulman 🛍️
🕓 6 min
Tous les jours, on vend ou on achète des biens ou des services. Que tu sois le vendeur ou l’acheteur, t’es-tu déjà demandé si ces transactions étaient licites d’un point de vue de notre éthique musulmane ?
Nous avons dans la communauté musulmane beaucoup de commerçants et d’entrepreneurs qui nous vendent des biens ou des services. Mais ont-ils tous les pratiques commerciales en conformité avec la Charia ? Tu me diras, s’ils évitent le Riba (l’usure) et qu’ils sont honnêtes c’est déjà pas mal….
En réalité, il y a des règles à respecter lorsqu’on vend un bien ou un service pour être en conformité avec notre religion. Ceci dans le but d’éviter les différends, les contentieux ou les conflits entre les personnes.
Les particuliers sont aussi concernés car nous sommes nombreux à vendre sur des plateformes comme le Boncoin, Vinted ou même directement à notre voisin par exemple !
Il existe une jurisprudence qui définit les règles à observer lorsque tu te lances dans l’entreprenariat ou une activité commerciale : “Fiqh al Muamalaat” (Droit des relations sociales et des transactions) où la règle générale est que “tout est autorisé sauf ce qui est explicitement interdit”, rapporté à la vente, elles sont toutes autorisées sauf les ventes qui impliquent des interdits.
Le musulman doit s’interroger sur l’intention qu’il met dans son commerce ou son achat et avoir pour objectif de gagner et dépenser licitement son argent.
Un peu d’histoire…
A l’arrivée du Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) à Médine, il y avait des marchés qui étaient contrôlés par quelques commerçants, juifs notamment, et qui imposaient une taxe à l’entrée du marché, ce qui ne favorisait pas la liberté de commercer. Il créé alors le marché de Médine, d’une part pour éviter que les musulmans subissent le même embargo économique qu’à la Mecque et d’autre part, pour permettre à tous de venir commercer librement et ainsi encourager une économie plus inclusive. Omar Ibn Al-Khattab (Qu’Allah l’agréé) avait même interdit les marchés de Médine aux commerçants qui ne connaissaient pas les règles du commerce en Islam afin de leur éviter notamment de pratiquer le Riba (l’usure).
« Ne vend dans nos marchés uniquement celui qui aura appris les règles relatives à la vente, dans le cas contraire il consommera l'usure qu'il le veuille ou non »
Comme quoi ces règles ont toujours existé ! Des contrôles étaient d’ailleurs organisés afin de veiller au respect de ces règles, parmi ces contrôleurs, une femme qui se nommait Ash-Shifa avait pour mission de surveiller les poids et mesures ainsi que la qualité des marchandises.
✨ Il existe de nombreux hadiths sur les pratiques commerciales et le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) était un exemple de son temps en matière de commerce.
Il a démontré son excellence dans les transactions et le commerce en mettant en pratique plusieurs principes : l’honnêteté et la transparence, la préférence envers l’autre partie, la justice et l’équité etc… ✨
Il y a une belle récompense pour les commerçants qui suivent les bonnes pratiques, d’après Abou Saïd Al-Khoudriyy, le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Le commerçant véridique et honnête sera avec les prophètes, les véridiques et les martyrs. » (Rapporté par At-Tirmidhiyy)
📓 Si tu veux en apprendre plus sur son comportement, je te conseille le nouveau livre du Mufti Faraz Adam “Prophetic Finance and Economics”.
On va revoir de façon simplifiée les grandes règles de la vente et surtout les interdits qui te permettront d’éviter tout faux pas dans tes transactions ! Bien sûr il existe énormément de transactions, je ne vais pas toutes les détailler mais je te parle plus bas d’une solution si tu as besoin de conseils sur ton activité.
🚨 Il y a comme souvent quelques règles qui vont différer selon l’école de fiq que tu suis, je t’invite à vérifier de ton côté.
🟢 Capacité de l’acheteur et de vendeur
Le vendeur et l’acheteur doivent remplir des conditions pour pouvoir commercer ensemble : être majeur (plus précisément pubère mais pour des petites ventes ou petits achats comme du pain ou des bonbons, l’enfant qui a atteint l’âge de discernement peut acheter ou vendre), sain d’esprit, ne pas agir sous la contrainte (consentir à vendre ou à acheter), avoir la capacité de faire une transaction (ne pas être connu pour être irresponsable avec son argent par exemple) et être propriétaire du bien pour le vendeur.
🟢 Le consentement mutuel
On l’a dit plus haut, tu dois pouvoir consentir de vendre ou d’acheter, tu peux l’exprimer avec ta voix, ton comportement (tu déposes sur le tapis de caisse tes courses) ou même par écrit. Les deux parties doivent être d’accord sur la vente.
🟢 Produit ou secteur d’activité licite
Certains produits sont illicites et ne peuvent pas être vendus ou achetés comme la viande de porc ou d’animaux morts sans abattage rituel musulman, les boissons alcoolisées, les stupéfiants, le tabac etc. On peut aussi inclure les produits qui impactent négativement la société comme les armes ou les pesticides par exemple.
De plus, la vente des produits ou service d’un secteur d’activité illicite n’est pas permis, on peut citer l’industrie des jeux par exemple avec la vente de ces produits carte à gratter ou la vente de produits financiers qui impliquent du Riba (usure).
🟢 Éviter les ventes interdites
Les ventes interdites, même si elles peuvent être “valides” selon certains savants sont à éviter car illicites, elles sont de plusieurs types :
comportement du vendeur ou de l’acheteur : mentir sur la marchandise, dissimuler un défaut ou un vice, enjoliver le bien ou la prestation, interférer lors d’une vente en cours de négociation, surenchérir afin de faire monter le prix, tirer profit de l’ignorance des prix du marché, payer avec de la fausse monnaie etc…
contexte de la vente : la vente sous la contrainte, le recours à un pot-de-vin pour remporter une vente, l’abus de la faillite d’un commerçant pour faire baisser ses prix, les transactions pendant la prière du vendredi pour les hommes (cf. sourate 62 versets 9/10; les femmes ou les enfants ne sont pas concernés), la vente au caillou “al Hasat” lorsqu’on jette un caillou pour définir l’objet à acheter comme citée dans un hadith, la vente d’un bien qu’on ne possède pas (sauf dans le contrat Salam) etc.
incertitude(s) “Gharar” sur l’objet de la vente : pas de description de l’objet, pas de prix défini, pas de délai de livraison, pas de délai de paiement, autant d’incertitudes qui rendent la vente non valide;
contrat avec clause(s) illicite(s) : certaines ventes conditionnées (tu paies pour un bien qui te sera livré lorsqu’il qu’un événement hasardeux se produira comme la pluie par exemple), la présence de pénalités en cas de retard de paiement etc… certaines clauses illicites rendent la vente interdite;
🔴 Recours au Riba (emprunt usuraire)
Une transaction qui comporte du Riba n’est pas permise, par exemple le financement de biens ou des services par un emprunt avec usure (crédit bancaire par exemple) ou la facturation de pénalités en cas de retard de paiement etc.
🔴 Recours aux assurances non obligatoires
C’est moins connu mais les assurances telles qu’elles sont proposées en France sont en contradiction avec notre éthique musulmane car elles présentent entre autres du “Gharar”(incertitudes). Pourtant, dans le cadre de tes activités, certaines assurances sont obligatoires et tu dois y souscrire pour ne pas être dans l’illégalité vis-à-vis des autorités. Celles qui sont non obligatoires sont à éviter. L’assurance licite (takaful) est malheureusement quasi inexistante en France.
Wa Allâhou A’lam ! (Et Dieu est Plus Savant)
💡Si tu penses avoir un doute sur tes pratiques commerciales, le mieux est de consulter un jurisconsulte, tu peux en trouver en France, mais ce n’est pas si simple. Aujourd’hui, je te parle d’un cabinet qui s’est spécialisé dans l’accompagnement à la conformité des pratiques commerciales des musulmans.
Depuis quelques mois, Sakina Consulting propose d’accompagner les structures ou les entrepreneurs qui souhaitent s’assurer que leurs activités soient conformes à l’éthique et au droit musulman.
Sakina Consulting est une entreprise qui propose le conseil, l’accompagnement, l’audit, la formation et la certification à la conformité d’un point de vue Charia des activités. Le cabinet s’adresse à des entreprises, associations mais aussi aux entrepreneurs ou “small business” afin de les accompagner pour rendre conformes leurs pratiques.
L’équipe est composée du directeur-fondateur Abdellah Thiam, docteur en jurisprudence islamique et de consultants, également diplômés en jurisprudence ou en économie islamique.
Leur particularité c’est qu’ils connaissent notre contexte occidental et qu’ils s’adressent à toutes les structures, du “small business” à des entreprises plus grandes, à travers des offres qui s’adaptent à la structure.
Après une premier entretien téléphonique gratuit, tu détermines ton besoin avec Dr Abdellah Thiam. Cela peut prendre la forme d’un simple conseil pour un futur projet, d’une formation aux pratiques conformes au droit musulman ou d’un audit Charia des pratiques d’une entreprise déjà en exercice.
Le cabinet délivre également une certification qui vient attester la conformité avec l’éthique musulmane. Elle est valable 12 mois et peut se renouveler sous réserve que les activités restent en conformité avec le droit musulman.
Leur but étant de sensibiliser la communauté afin qu’on puisse connaître les règles à appliquer selon le droit musulman pour nos différentes activités et pouvoir entreprendre avec “sakina”, c’est-à-dire avec sérénité.
Selon la formule, ils accompagnent également sur la Zakat car les professionnels sont également concernés par le paiement de cette aumône légale.
Leur chaîne YouTube, leur compte Linkedin et page Instagram contiennent aussi beaucoup d’informations sur les valeurs et l’éthique musulmane dans le business.
Ce sujet peut intéresser un des tes proches ? Alors, n’hésite pas à le partager ! 📩
Si tu es entrepreneur ou tu comptes le devenir, faire appel à des spécialistes comme ceux de Sakina Consulting te permettra d’éviter de tomber dans le Riba.
La SCPI, le crowdfunding, Bitcoin, la bourse, l’assurance-vie, l’or d’investissement et le compte courant halal, autant d’alternatives qui sont accessibles pour éviter le Riba dans ton quotidien.
Les news de la Finance Islamique 📰
MRBH Defi, une plateforme de finance décentralisée conforme à la Charia, annonce son partenariat avec Al Mabrook, une plateforme canadienne de tokenisation conforme à la Charia, pour développer l’investissement dans l’immobilier fractionné au Canada. En savoir plus.
Coris Bank International Baraka qui opère dans le domaine de la finance islamique au Togo revendique plus de 3500 comptes ouverts en trois ans. En savoir plus.
L’assemblée générale de Banque Zitouna de Tunisie a approuvé la création d’une banque islamique en Algérie : la Banque Zitouna Algérie. En savoir plus.
El-Djazaïr Takaful prend la tête du marché de l’assurance islamique en Algérie. En savoir plus.
Arabian centres, le plus grand opérateur saoudien de centres commerciaux, prévoit l’émission de sukuk d’une durée de 5 ans. En savoir plus.
Dubaï Islamic Bank a commencé l’émission de “sukuk durables” pour un montant d’un milliard de dollars. En savoir plus.
Raqami Islamic Digital Bank du Pakistan choisit Codebase Technologies pour diriger le lancement de sa banque numérique conforme à la Charia. En savoir plus.
Public Investment Fund, le fonds d'investissement privé saoudien, a commencé la vente de sukuk d’une durée de 7 ans et libellé en dollars. En savoir plus.
Tu n’es pas encore inscrit ? Je t’invite à t’inscrire pour ne pas louper les prochaines publications !
Subscribed
Contribue toi aussi à lutter contre le Riba et partage ces infos avec tes proches et amis, plus on sera nombreux, plus le message passera (et pas le Riba 😅 )!
Suis-nous également sur Instagram où on alimente chaque semaine notre feed de contenu inédit !
🔎Disclaimer : Les informations partagées dans cette newsletter est le reflet de notre expérience et ne constitue en aucun cas un conseil en investissement, je te conseille toujours de faire tes propres recherches (DYOR : DO YOUR OWN RESEARCH). De plus, je ne suis pas savante et je te partage ce que j’ai appris à travers mes différentes formations et recherches, je te conseille aussi de vérifier de ton côté 😌.