#18 2️⃣ (Suite) Bitcoin et l’éthique musulmane
La partie 2 : ce que tout musulman doit savoir concernant l'analyse de bitcoin par les savants musulmans.
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Assalam o aleykoum,
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Ici on parle éducation financière et éthique musulmane, donc si ces sujets t’intéressent, laisse-moi te partager de façon simplifiée et avec bienveillance ce que tout musulman doit savoir concernant l’argent et l’usage qu’il doit en faire !
Je suis Malika et je partage ici à la communauté ce que j’ai pu trouver à travers mes différentes formations ou recherches en finance islamique. En plus d’être consultante dans différents domaines, dont la blockchain, j’ai récemment validé mon Executive MBA en Finance Islamique 👩🏽🎓.
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Cet article est fourni à titre purement éducatif et informatif. Il ne constitue en aucun cas un conseil en investissement, un avis juridique d’un savant musulman, une recommandation ou une incitation à acheter, vendre ou détenir des actifs financiers, y compris le bitcoin ou toute autre cryptomonnaie. Les marchés financiers comportent des risques, et toute décision d’investissement doit être prise après une réflexion personnelle approfondie ou en consultant un professionnel qualifié. Je décline toute responsabilité en cas de pertes financières liées à l'utilisation des informations présentées.
2️⃣ Partie 2 : bitcoin et les avis des savants musulmans
🕓 6 min
Il y a quelques jours, je t’ai parlé de bitcoin, son origine, son fonctionnement et surtout pourquoi il intéresse tant autour de nous. Si tu as raté ce numéro, tu peux toujours le consulter :
Aujourd’hui on parle des avis de nos savants le concernant car depuis qu’il existe, les savants se sont penchés sur le cas bitcoin afin d’émettre leurs avis juridiques religieux. L’idée de cette newsletter est de te donner les clés pour comprendre les différents avis, cela pourrait t’aider à décider quels avis suivre sur ce sujet.
Bitcoin reste une innovation assez récente, du coup les savants ont des solutions pour statuer et émettre leurs avis juridiques comme :
le raisonnement par analogie ou qiyas en trouvant une chose similaire à bitcoin sur laquelle les savants ont déjà statué ;
réaliser ce qu’on appelle un ijtihad, c’est à dire un effort de réflexion intellectuelle pour définir bitcoin et du coup juger de son caractère permis ou non.
L’idéal serait de parvenir à un consensus unanime dans les avis, un ijma, mais il y a une diversité voire une forte divergence dans les opinions.
Comme je le dis souvent, la divergence parmi les savants est une miséricorde “rahma”. L’important c’est de pouvoir s’informer et de suivre l’avis des savants de notre école ou celui qui est émis par les savants reconnus dans le domaine.
Tu dois aussi respecter les avis que tu ne suis pas, par respect pour le travail de ces savants qui justifient d’une connaissance de la jurisprudence islamique sûrement plus grande que toi ou moi. Il est vrai que certains arguments peuvent sembler erronés mais la technicité du sujet peut aussi expliquer une mauvaise compréhension de bitcoin. Personnellement, il m’a fallu quelques mois pour bien comprendre sa philosophie et ses aspects plus techniques.
Les questions concernant la monnaie ou les actifs financiers relèvent de la jurisprudence du “Fiqh ul Muamalaat“(Droit des interactions sociales, économiques, financières, commerciales) où la règle est que “tout est autorisé sauf ce qui est explicitement interdit”, rapporté au bitcoin, les savants doivent apporter la preuve qu’il est illicite ou néfaste pour la communauté.
Comme je te le disais la semaine dernière, 3 visions ressortent des avis de nos savants :
🔴 Interdit : bitcoin ne remplit pas les critères de la charia.
🟢 Permis : bitcoin respecte certaines conditions islamiques.
🟠 Tawaqquf (s'abstenir de donner une opinion) : les savants ne se prononcent pas encore, en attente de plus de recherche ou d'amélioration, estiment qu’il n’y a pas assez de preuves claires pour émettre un jugement définitif sur une question donnée.
L’inventeur du bitcoin le définit comme une monnaie mais il est aussi devenu un actif financier, voyons ce que disent nos savants de bitcoin.
Est-ce une monnaie selon l’islam ? Est-ce un bien avec une valeur légale et licite ?
Je ne suis pas une savante comme tu le sais, mais je vais m’appuyer entre autres sur ces sources qui ont étudié le sujet en profondeur :
L’étude académique “Bitcoin : Sharia Compliant?” publiée en 2018 et les vidéos YouTube : Money in Islam et Is Bitcoin Halal? A DEEP FIQH Debate | Shariah Scholars Podcast du Mufti Faraz Adam (école hanafite).
Muslim Scholars and Experts Views on Cryptocurrencies: A
Systematic Literature Review publié en 2023 par la revue académique malaisienne Sains Insani affiliée à International Islamic University Malaysia.
Shariah Analysis of Bitcoin, Cryptocurrency, and Blockchain publié en 2017 Mufti Muhammad Abu-Bakar (école hanafite).
Déclaration Islamic Economic Forum sur Bitcoin où 58 pays sont représentés et publiée en 2021.
Ce sujet peut surement intéresser un de tes proches. Alors, n’hésite pas à le partager ! 📩
Est-ce que le bitcoin est une monnaie selon nos savants ?
Selon le Mufti Faraz Adam, il n’y a pas de définition stricte de la monnaie selon les textes primaires (Coran et Sunna) même si le dinar en or et le dirham en argent sont cités : la Charia ne fournit pas de définition unique de la monnaie, ce qui permet à la monnaie de s'adapter à travers le temps aux lieux et aux différents contextes économiques.
🎓 Bien sûr, les quatre écoles ont des approches légèrement différentes concernant la définition de la monnaie, je te laisse faire tes propres recherches.
Cependant, il parle d’un classement des savants de la monnaie selon sa valeur monétaire (thammaniyyah) :
Monnaie naturelle (Thaman al Khilqi) avec une valeur monétaire intrinsèque comme l’or et l’argent , elle est utilisée naturellement comme un standard monétaire.
Monnaie coutumière (Thaman al Urfi) avec une valeur monétaire extrinsèque comme les monnaies-marchandises avec une valeur qu’elles tirent par la reconnaissance par les populations de ce moyen d’échange (sel, coquillages etc.) ou les monnaies fiat comme l’euro ou le dollar qui tirent leur valeur d’une décision d’un gouvernement qui les a imposées.
De plus, il parle de concepts concernant la monnaie en islam :
‘Urf (pratique coutumière) : ce que les gens reconnaissent comme monnaie par usage commun. Les savants divisent le ‘urf en deux types principaux :
Al-‘Urf al-‘Amm– Coutume générale qui est acceptée et pratiquée par une grande majorité de musulmans ou de communautés différentes, sans restriction géographique ou culturelle spécifique.
Al-‘Urf al-Khass – Coutume particulière qui est spécifique à une région ou une communauté : bitcoin serait plutôt dans cette catégorie.
Taamul (accord social) : l’acceptation collective d’une monnaie comme moyen d’échange qui découle d’une pratique coutumière. Pour certains, bitcoin n’a pas (encore) d’acceptation collective comme étant un moyen d’échange mais il est de plus en plus accepté parmi la population mondiale (au moins 1,3 % de la population détiendrait du bitcoin).
✅ Le bitcoin pourrait servir de moyen d’échange dans une transaction entre deux personnes s’ils sont d’accord pour l’utiliser. On est dans une pratique coutumière spécifique à une communauté (Al Urf al Khass) ce qui pousse certains savants à le reconnaître comme une monnaie virtuelle ou moyen d’échange licite.
✨« La monnaie n'est qu'un moyen d'échange ; sa valeur provient de son acceptation par les gens et de leur convention pour l'utiliser comme intermédiaire dans les transactions.»✨
Ibn Taymiyyah (1263-1328) , érudit musulman affilié à l’école de jurisprudence hanbalite, livre Majmu’ al-Fatawa
Dans sa vidéo YouTube, Faraz Adam recense 12 caractéristiques pour la monnaie selon la Charia, selon certains savants, bitcoin remplit certaines caractéristiques.
❌ Bitcoin n'est pas une unité de compte indépendante, il est toujours quantifié dans une autre monnaie (1 BTC = 97 000 $), il échoue à avoir sa propre thamaniyyah (valeur monétaire).
❌ Sa volatilité, encore importante, limite son rôle comme réserve de valeur, surtout à court terme.
❌ Bitcoin est aujourd’hui beaucoup “tradé” comme un actif financier.
❌ Sa gouvernance “décentralisée”, qui ne dépend pas d’un organe central comme un État, divise également les savants.
D’autres arguments avancent le côté virtuel ou le manque de valeur intrinsèque pour le disqualifier aussi comme monnaie. Le fait que bitcoin soit interdit dans certains pays influence également l’avis des savants.
✅ Selon Faraz Adam, bitcoin est plutôt un maal, c’est-à-dire un bien avec une valeur. Ce qui le rendrait permissible pour les musulmans.
Est-ce que le bitcoin est un maal selon nos savants ?
A défaut de correspondre à la définition d’une monnaie selon l’islam, certains savants ont désigné bitcoin comme étant un maal, ce qui désigne de façon simplifié un bien avec une valeur reconnue.
Il est donc considéré comme un maal (bien avec une valeur reconnue comme par exemple la viande), mais pour qu’il soit permis il doit avoir le statut de mal mutaqqawwum (bien avec une valeur reconnue et licite comme par exemple la viande halal) et pas le statut de mal ghayr mutaqqawwum (bien avec une valeur reconnue mais illicite pour les musulmans comme par exemple la viande de porc).
Les savants vont rechercher dans bitcoin si ses caractéristiques sont conformes avec ces différents principes pour le qualifier de mal mutaqqawwum :
Valeur Utilitaire (Manfa’ah): le bien doit avoir une utilité pratique et bénéfique.
Possession Légale (Tamalluk): le bien doit pouvoir être légalement possédé.
Légitimité: le bien doit être licite en islam (non associé à des usages haram).
Valeur Marchande: le bien doit avoir une valeur d’échange reconnue sur le marché.
Conservation (Iddikhar): le bien doit pouvoir être conservé ou stocké.
Acceptation Sociale (‘Urf) : le bien doit être reconnu comme utile par la coutume sociale.
🎓 Comme pour la monnaie, les quatre écoles ont des définitions et des nuances légèrement différentes concernant le concept de mal mutaqqawwum.
Du coup selon l’interprétation des savants de ces différentes caractéristiques, et surtout l’époque et le lieu où ils ont émis leurs avis juridiques, ils ont qualifié bitcoin de mal mutaqqawwum ou mal ghayr mutaqqawwum.
✨ Est-ce que bitcoin est compatible avec Maqasid Al Sharia (objectifs de la Charia) ?✨
Un des 5 objectifs essentiels définis par les savants est la préservation de la richesse (hifz al-maal).
Pour certains savants bitcoin est en contradiction avec cet objectif car sa forte volatilité ne permet pas d’en faire une réserve de valeur sûre et surtout à court terme, pour d’autres c’est une réserve de valeur à long terme, plus que l’euro et le dollar si on regarde sa progression en 15 ans (en 2009 il était à moins d’1$ et dernièrement il a dépassé les 100 000 $).
Les avis des savants sur bitcoin
Je t’ai recensé l’avis de quelques savants sur bitcoin, certains ont peut-être évolué dans leurs jugements depuis, je te conseille de te renseigner.
Les savants ou institutions en faveur de bitcoin :
🟢 Mufti Faraz Adam (Hanafite, 2018) affirme que bitcoin a une valeur acceptable en tant que “mal mutaqqawwum” et même «Maal’urfi» : si une société ou une communauté accepte et utilise quelque chose comme ayant de la valeur, alors ce bien est considéré comme légitime du point de vue de la Charia, même s'il n'a pas de valeur intrinsèque. Son usage répandu et son acceptation croissante comme moyen de paiement lui confère ce statut de Maal’urfi.
🟢 Sheik Saad bin Turki Al Khathlan (Hanbalite, 2023) affirme que bitcoin est une forme de moyen d’échange ou monnaie virtuelle et que sa volatilité ne suffit pas à le rendre illicite.
🟢 Mufti Muhammad Abu-Bakar (Hanafite, 2018) affirme que bitcoin est licite en tant que monnaie numérique tant qu'il est utilisé de manière licite. Il n'y a pas de preuve convaincante pour le déclarer illicite.
🟢 Abdul Rahman Nasser Al-Barrak (Hanbalite, 2023) juge désormais bitcoin acceptable comme monnaie numérique alors qu’il avait émis des réserves par le passé car bitcoin était associé à des arnaques. Il compare bitcoin à un chèque de banque et affirme que “si cette monnaie numérique se développe dans son émission, les pays doivent être contraints de la considérer et de l'adopter”.
🟢 Ziyaad Mahomed, président du Comité Charia de HSBC Amanah Malaysia Bhd (Malikite, 2018) affirme que bitcoin n’est pas illicite mais recommande de faire preuve de prudence dans son utilisation.
🟢 Shariah Review Bureau (2018) tire la conclusion que "bitcoin est devenu une monnaie grâce à son acceptation généralisée, selon le concept de “Al-‘Urf al-‘Amm (coutume largement répandue)”.
💡 Leurs principaux arguments : monnaie qui s’échange déjà entre individus, c’est un bien légal et licite, le nombre de bitcoin est limité à 21 millions en opposition aux monnaies fiat qui peuvent être émises de façon illimitée, son processus de création monétaire n’implique pas de riba, la blockchain permet la transparence dans les échanges et la possession réelle de bitcoin, sa gouvernance décentralisée est une forme de gouvernance. La volatilité n’est pas un argument pour le rendre illicite, ni l’utilisation pour des activités criminelles car les monnaies comme le dollar et l’euro sont aussi utilisées pour des activités illicites.
Les savants ou institutions en défaveur de bitcoin :
🔴 Direction des Affaires Religieuses en Turquie (Hanafite, 2017) juge bitcoin incompatible avec l’islam, notamment en raison de sa forte volatilité et de son usage pour des activités illicites.
🔴 Shaykh Shawki Allam (Malikite, 2018), Grand Mufti d’Égypte, affirme que bitcoin comporte des risques car il n’a aucune autorité centralisée pour le surveiller. “Bitcoin est interdit par la charia, car il cause du tort aux individus, aux groupes et aux institutions.”
🔴 Sheikh Assim Al Hakeem (Hanbalite, 2018) qui invoque 10 raisons dont celles de ne pas être physique, d’être volatile ou un d’être un “Ponzi”.
🔴 Shaykh Haitham al-Haddad (Hanafite, 2018), juge et juriste au sein du Conseil de la Charia au Royaume-Uni, considère bitcoin illicite car il n’a pas de cours légal ou de garantie gouvernementale, qu’il est créé ex nihilo « à partir de rien » et n’a aucune existence tangible.
🟠 Mufti Taqi Usmani, président du Comité Charia de l’AAOIFI (Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions) (Hanafite, 2024) vient de réitérer qu’il n’est pas recommandé d’acheter ou de vendre des cryptomonnaies dont bitcoin, pour le moment.
Certains avis datent d’une époque où la forte volatilité de bitcoin, dont les cycles étaient encore peu connus, a fait perdre de l’argent aux particuliers. De plus, les différents scandales comme la faillite de la plateforme d’échange Mt. Gox en 2014 qui s’était fait pirater 850 000 bitcoins ou le piratage de Bitfinex en 2016 de 120 000 bitcoins n’ont pas non plus aider à considérer bitcoin fiable, même si les clients de ces plateformes centralisées auraient pu éviter ces vols en utilisant un “cold wallet”.
📝 Tu vois, y’a vraiment une disparité dans les écoles et les savants. Retrouve plus d’avis sur ces articles si tu veux approfondir la question , Islam and Bitcoin, Islamic Finance Guru et Musaffa.
Les pratiques financières illicites concernant bitcoin
Si tu suis l’avis d’un savant qui autorise bitcoin, il y a certaines pratiques dans la finance décentralisée (DeFi) qui sont clairement illicites selon l’éthique musulmane :
Lending : prêter des bitcoins avec intérêt, car c’est du riba.
Shorting : parier sur la baisse du prix de bitcoin, c’est une forme de spéculation (maysir).
Trading sur marge : utiliser un effet de levier pour spéculer, associé à un excès de risque (gharar) et du riba (fonds empruntés pour augmenter la taille d'une position d'investissement).
Transactions pseudonymisées : pour contourner les lois ou financer des activités illicites.
Si tu considères que bitcoin est une monnaie, tes échanges en bitcoin devront être conformes aux règles d’échange de la monnaie en islam à savoir l’échange entre monnaies “sans délai” (échange immédiat ou SPOT) et sans surplus pour éviter le riba. La monnaie n’est pas non plus une marchandise qu’on peut s’échanger, la spéculation sur bitcoin n’est donc pas permise non plus, je te donne mon avis sur le Forex (Foreign Exchange ou marché des devises) sur une autre newsletter si tu souhaites en savoir plus sur le “commerce ou trading” des monnaies.
💡 L’islam ne reconnait pas la monnaie comme un objet de commerce. Faraz Adam en parle dans son étude, de nombreux savants l’ont rappelé comme Ibn Taymiyyah « Quand les monnaies ou devises sont échangées entre elles avec l’intention d’investir et de réaliser des profits, cela s’oppose au but premier de la monnaie et de thamaniyyah », Ibn al-Qayyim « La monnaie n’est jamais pensé pour elle-même, elle est utilisée comme un moyen de se procurer des biens. Lorsque la monnaie commence à être traité comme une marchandise et qu’elle devient l’objet de la transaction, l’ensemble du système économique deviendra corrompu et en crise » et Al-Ghazali, « Allah a créé le dinar et le dirham pour les faire circuler et être un standard juste et équitable entre les différents actifs. Ils sont le moyen d’accéder à tous les autres actifs, ils sont précieux en eux-mêmes mais non-désirés pour eux-mêmes »
Wa Allâhou A’lam ! (Et Dieu est Plus Savant)
En conclusion
Personnellement, je pense que bitcoin est licite, tant que son utilisation est conforme à l’éthique musulmane. Il répond aux critères de mal moutaqqawwum mais aussi quasiment à tous les critères sur la monnaie en islam si on considère que la gouvernance décentralisée est une forme de gouvernance, que l’acceptation est grandissante, qu’il est une réserve de valeur à long terme par rapport à l’euro ou au dollar. En revanche, il n’est pas encore une unité de compte indépendante et sa volatilité le rend aussi inapte à être une monnaie “de tous les jours”.
Il faut s’interroger sur notre intention concernant bitcoin, est-ce qu’on en achète pour le revendre rapidement et faire des bénéfices rapides comme le ferait un parieur en entrant dans un casino ?
Ou est-ce qu’on s’en procure pour protéger sa richesse de la perte de pouvoir d’achat ou dévaluation des monnaies fiat ? Ce qui est compatible avec un des objectifs de la Charia (Maqasid al Sharia), à savoir protéger son patrimoine avec bitcoin sur le long terme car l’inflation causée par les monnaies fiat est injuste.
🔐 Je suis plutôt dans cette dernière catégorie. Je pense également que bitcoin se démocratisera et servira de monnaie dans un futur plus ou moins proche.
Voilà, tu en sais déjà un peu plus sur bitcoin du point de vue de notre éthique musulmane!👌🏼
Ce sujet peut surement intéresser un de tes proches. Alors, n’hésite pas à le partager ! 📩
Et n’oublie pas la zakat !
Si tu détiens des cryptos, tu dois vérifier si tu dois les intégrer ou non dans le calcul pour savoir si tu dois payer la Zakat ou pas. Généralement, les tokens “currency”(monnaie comme bitcoin) ou les “stablecoins” (équivalent des dollars ou euros) sont “zakatables.
Je t’invite à consulter un article du Mufti Faraz Adam sur le sujet ou une vidéo où il explique l’application de la Zakat sur les cryptoactifs. Il existe également un document sur le sujet du Mufti Billal Omarjee, un des membres du Shariah Governance Board de la plateforme MRHB DeFi dont je t’ai déjà parlé.
J’ai abordé de nombreux sujets dans les précédentes newsletters, je t’invite à les consulter pour trouver des alternatives licites aux services financiers avec riba.
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🔎Disclaimer : Les informations partagées dans cette newsletter est le reflet de notre expérience et ne constitue en aucun cas un conseil en investissement, je te conseille toujours de faire tes propres recherches (DYOR : DO YOUR OWN RESEARCH). De plus, je ne suis pas savante et je te partage ce que j’ai appris à travers mes différentes formations et recherches, je te conseille aussi de vérifier de ton côté 😌.